Lactation : 7 conseils pour produire plus de lait maternel

Comment améliorer sa production de lait maternel ? C’est une question que se posent de nombreuses mères pendant la période d’allaitement. Beaucoup se demandent si la quantité de lait est suffisante pour nourrir leur bébé, pourquoi elle peut varier d’un moment à l’autre, et si cela pourrait les contraindre à abandonner l’allaitement.

Les baisses de lactation peuvent être temporaires, et il est tout à fait possible de favoriser la production de lait. Soyez rassurées, de nombreux moyens existent pour stimuler la lactation. Comment ? On vous explique tout dans cet article. 

Production de lait : comment ça fonctionne exactement ?

Avant d’aller plus loin, vous devez comprendre comment votre corps produit le lait maternel. Derrière l’allaitement se cache un processus complexe qui commence dès la grossesse. Les femmes possèdent des glandes mammaires qui se développent à la puberté, et au début de la grossesse, celles-ci s’activent sous l’effet des hormones.

Ce sont alors un ensemble d’hormones qui viennent stimuler les glandes, notamment :

  • Les œstrogènes
  • La progestérone
  • L’hormone lactogène placentaire

Sous leur impulsion, les glandes mammaires commencent à fabriquer du lait, généralement à partir du quatrième mois de grossesse. Certaines femmes ont des écoulements de lait durant la grossesse, d’autres non, cela dépend de chaque corps.

Ce qui empêche notamment le lait de couler est le placenta, qui régule la production. Après l’accouchement, l’expulsion du placenta fait chuter le taux de progestérone (1) dans le corps et déclenche la fameuse « montée de lait », marquée par une arrivée abondante de lait dans les jours suivant l’accouchement.

Le lait est produit par les glandes mammaires, puis acheminé par des canaux jusqu’aux cellules (alvéoles) du sein, où il est stocké en attendant les tétées.

Pourquoi je ne produis pas assez de lait maternel ?

Une production de lait insuffisante est toujours liée à des causes biologiques. On distingue deux cas principaux :

  • De mauvaises pratiques
  • Des conditions médicales spécifiques

Concernant ce dernier point, certains troubles médicaux peuvent effectivement interférer avec la lactation, notamment :

  • Un retrait incomplet du placenta, qui retarde la montée de lait
  • Une perte de sang importante lors de l’accouchement (supérieure à 500 ml) (2)
  • Des troubles tels que le diabète et les dysfonctionnements thyroïdiens (3) 
  • Le syndrome des ovaires polykystiques (4) 
  • L’hypotrophie mammaire

Les résultats de la 6e Enquête Nationale Périnatale, menée en 2021 par l’INSERM, indique que 1 à 5% des femmes sont physiologiquement incapables d’allaiter. (5) Ce chiffre reste relativement bas, ce qui montre que dans la grande majorité des cas, une faible production de lait est liée à de mauvaises habitudes.

À présent, découvrez nos 7 meilleurs conseils (prouvés par la science) pour avoir une bonne lactation. 

#1 Allaiter régulièrement bébé pour produire du lait maternel rapidement

La production de lait n’est rien d’autre qu’un processus mécanique, et c’est une très bonne nouvelle ! Car de ce fait, le sein ne cesse jamais de produire du lait. Toutefois, la vitesse et la quantité de production dépendent d’un facteur simple : la quantité de lait stockée dans les seins. (6)

La formule est simple : 

  • Plus votre sein est vide, plus vos glandes mammaires produisent du lait rapidement.
  • Et plus votre sein est vidé fréquemment, plus les glandes veillent à produire du lait régulièrement.

Ainsi, pour stimuler votre production de lait, il suffit d’allaiter bébé régulièrement.

#2 Veiller à ce que bébé ait une bonne succion

Lorsque bébé tète, la succion augmente le taux de prolactine présent dans votre sang, ce qui stimule naturellement la production de lait maternel. Le taux de prolactine atteint son maximum en moyenne 30 minutes après la tétée (7), ce qui prépare les glandes mammaires à une bonne lactation pour la suivante.

Cet effet est particulièrement important au moment où la lactation s’établit, c’est-à-dire au début de l’allaitement.

Conseil Babig : Dans l’idéal, ne négligez pas l’allaitement de nuit ! La production de prolactine y est plus élevée, ce qui permet de maintenir une lactation optimale. La prolactine semble également détendre la mère, qui parvient généralement à bien se reposer, malgré les tétées nocturnes. 

#3 Éviter les biberons en compléments

Certaines mères font le choix d’un allaitement partiel ou mixte, qui combine tétées au sein et prises de biberons. Même si cette option est assez commune, l’allaitement exclusif reste la meilleure méthode pour nourrir son bébé.

Lorsqu’un enfant se nourrit partiellement au biberon, plusieurs éléments sont impactés : 

  • Vos glandes mammaires sont moins stimulées et vos seins sont vidés moins rapidement, ce qui réduit la production de lait maternel ; 
  • Certains bébés peuvent en arriver à refuser de téter, s’habituant aux écoulements de lait plus abondants qu’offre un biberon ; 
  • Nourrir son bébé avec du lait commercial est moins bénéfique pour lui que le lait maternel. (8)  

#4 Allaiter bébé des deux seins sans hésitation

Comme le dit Marie Courdent, consultante en lactation, « si on a deux seins, c’est bien pour les proposer tous les deux à bébé ! » Alors que certaines mères se posent la question, il est effectivement recommandé de permettre à son enfant de se nourrir des deux seins.

Concrètement, cela permet à bébé de manger à sa faim si un seul sein ne suffit pas, en plus de stimuler deux fois plus les glandes mammaires, ce qui améliore la lactation. (9) 

La spécialiste en lactation conseille de ne pas se compliquer la vie et de simplement proposer à bébé les deux seins à chaque tétée. Attention, il y a une exception : en cas d’hyperlactation, il est préférable de ne proposer qu’un seul sein.

#5 Utiliser le tire-lait fréquemment 

N’hésitez pas à utiliser régulièrement un tire-lait, notamment si vous travaillez ou êtes séparée de votre bébé pendant une partie de la journée. Qu’il soit manuel ou électrique, le tire-lait est un accessoire qui vous permet de vider vos seins, et donc de stimuler votre lactation.

Cependant, cela ne signifie pas que vous devez adopter un allaitement exclusif au tire-lait. Veillez toujours à donner le sein à votre bébé autant que possible.

#6 Adopter une bonne alimentation : favoriser les aliments galactogènes  

La production de lait maternel diminue en cas de restriction alimentaire.(10)

Il est donc essentiel de bien vous alimenter en adoptant une alimentation riche et variée. Celle-ci doit vous fournir vos apports journaliers en protéines et en vitamines. Car non seulement cela impacte votre lactation, mais aussi la qualité de votre lait ! 

Pour favoriser la production de lait, il existe également des aliments dits « galactogènes », qui, par nature, stimulent la lactation. Les principaux aliments galactogènes sont :

    • Les fruits oléagineux : noix, amandes, noix de cajou, etc.
    • Certaines plantes : orties, verveine, fenouil, guimauve (la plante, pas la sucrerie !)
  • La levure de bière. 

Il existe également un « super aliment » dans le domaine : le fenugrec. (11) Utilisée depuis des millénaires, cette plante est souvent disponible sous forme de supplément alimentaire. Cependant, avant de commencer tout supplément, il est conseillé de consulter un professionnel de santé.

#7 Éviter le tabagisme et la consommation d’alcool

Tabac, alcool et production de lait ne font pas bon ménage.

Tout d’abord, le tabagisme peut inhiber les taux de prolactine et d’ocytocine, ce qui réduit le volume de lait produit. Certaines études ont également montré que le tabagisme pourrait augmenter le risque de sevrage précoce. (12)

Concernant l’alcool, les choses sont plus nuancées. Il ne s’agit pas d’une baisse de production de lait liée à la consommation d’alcool, mais plutôt d’un problème d’éjection du lait. Une légende urbaine prétend que l’alcool détend les mères, ce qui favoriserait ainsi le réflexe d’éjection du lait. Cependant, cela reste bel et bien un mythe. En réalité, le réflexe d’éjection du lait peut être partiellement bloqué par la consommation d’alcool par la mère. (13)

Le danger est alors d’avoir l’impression de ne pas produire assez de lait, tandis que le problème est lié à une difficulté d’éjection du lait, qui a du mal à couler. De quoi augmenter la frustration des mères. 

Pour éviter les risques, ne consommez pas de tabac, ni d’alcool durant votre allaitement. À noter que leur consommation est également à réduire, voire à bannir avant la naissance de bébé, et ce, dès le début de la grossesse.   

Bonus : le secret d’une bonne lactation ? Le repos !

Nous terminerons sur ce point. 

Avoir un enfant est une immense joie, mais cela peut parfois entraîner une grande fatigue, surtout pour la mère. La fatigue et le stress sont des éléments associés qui s’auto-alimentent. La détresse psychologique qui en résulte altère la libération d’ocytocine (14), ce qui, vous l’aurez compris, réduit la quantité de lait produite par la mère.

Pour éviter de tomber dans ce cercle vicieux, nous vous conseillons de remplacer votre rôle de femme multitâche — au travail, à la maison et auprès de votre bébé — par une approche plus ciblée. Concentrez-vous sur les éléments prioritaires et accordez-vous le temps de vous reposer autant que possible.

L’équipe de Babig vous partage là aussi ces conseils (qui viennent d’expériences personnelles) : 

  • Déléguez les tâches qui peuvent l’être
  • Abandonnez les tâches non essentielles qui représentent une charge mentale pour vous
  • Dormez dès que vous en avez l’occasion
  • Évitez de dépenser votre énergie inutilement
  • Prenez soin de votre santé (hydratation, poids, sommeil…) 

En résumé, reposez-vous autant que possible pour assurer une bonne santé physique et mentale, et ainsi favoriser une bonne lactation.

On répond à vos questions 

Comment savoir si mon bébé boit assez de lait ?  

Un sentiment de culpabilité et d’incertitude surgit rapidement face à cette question : comment être sûr que mon bébé boit à sa faim ? 

On retrouve plusieurs signes clairs qui indique si votre bébé mange à sa faim, ou si ce n’est pas le cas. 

Les signes qui indiquent que bébé ne boit pas assez de lait :

  • Une prise de poids insuffisante, c’est-à-dire moins de 20 à 30 g par 24 heures dans les premiers jours.
  • Des couches peu lourdes, avec peu d’urine et de selles. Normalement, un bébé doit uriner une fois le premier jour, puis atteindre cinq fois par jour dès la première semaine, avec des selles molles. 
  • Des signes de déshydratation. Soyez vigilant à la couleur de son urine (qui doit être jaune clair, et non foncée) et à l’humidité de sa bouche (qui ne doit pas être sèche).

Les signes qui indiquent que bébé est bien nourri :

  • Il demande à téter plus de 8 fois par 24 heures.
  • Il choisit lui-même quand arrêter de téter en lâchant le sein.
  • Il prend du poids régulièrement, entre 150 et 240 g par semaine.

Dans tous les cas, n’hésitez pas à vous faire accompagner par un professionnel de santé (pédiatre, sage-femme, conseillère en lactation…)

Quand faut-il se faire accompagner par un professionnel en lactation ?

Si vos craintes concernant une lactation insuffisante persistent, ou si vous souhaitez simplement être accompagnée durant l’allaitement, vous pouvez consulter un professionnel dès que vous le souhaitez.

Vous pouvez vous tourner vers votre médecin généraliste, un pédiatre, une sage-femme ou une conseillère en lactation pour obtenir des conseils ou un suivi plus complet.

Même si cette étape peut parfois effrayer les jeunes mères, n’ayez pas peur de vous adresser aux spécialistes de la santé. Les derniers chiffres indiquent que 30,2 % des femmes choisissent d’être accompagnées au bout de deux mois d’allaitement exclusif.

Accessoires d’allaitement : augmentent-ils la production de lait ?  

coquillage allaitement plage

De plus en plus d’accessoires d’allaitement apparaissent sur le marché : coussinets, soutien-gorge spéciaux, coupelles…Bien que ces accessoires ne favorisent pas directement la lactation, certains peuvent aider les femmes à vivre leur allaitement de manière plus agréable, comme les coquillages d’allaitement.

Ces coquillages sont des accessoires 100% naturels, en nacre, taillés et polis pour se glisser dans le soutien-gorge des mères. Une fois en place, ils forment une coque protectrice qui protège les mamelons douloureux, soigne les crevasses et recueille les pertes de lait. Ils soulagent les mères à plusieurs niveaux, ce qui peut indirectement réduire le stress et les troubles de lactation.

Si le sujet vous intéresse, consultez notre article sur la relation coquillage d’allaitement et production de lait. 

Conclusion

Chères mamans, pour conclure :  avec un peu de patience et quelques ajustements, vous pouvez surmonter tous les défis de la lactation ! Il existe des solutions pour chaque imprévu, rien n’est insurmontable et vous êtes loin d’être seule dans cette aventure. Prenez le temps de vous reposer et faites-vous confiance ! 

 

Bibliographie : 

  1. https://www.nationalgeographic.fr/sciences/2022/06/allaitement-maternel-les-scientifiques-commencent-enfin-a-letudier
  2. Pang WW, Hartmann PE. Initiation of human lactation: secretory differentiation and secretory activation. J Mammary Gland Biol Neoplasia. 2007;12(4):211-221
  3. A Case Control Study of Diabetes During Pregnancy and Low Milk Supply : Sarah W. Riddle and Laurie A. Nommsen-Rivers
  4. Vanky E et al. Breastfeeding in polycystic ovary syndrome. Acta Obstet Gynecol Scand. 2008;87(5):531-535.
  5. https://info-allaitement.org/ressources-en-ligne/que-nous-apprend-lenquete-nationale-perinatale-sur-lallaitement-en-france/
  6. https://www.inspq.qc.ca/mieux-vivre/alimentation/le-lait/fabrication-du-lait-maternel
  7. 7. Glasier A, McNeilly AS, Howie PW. The prolactin response to suckling. Clinical Endocrinology. 1984;21:109–116.
  8. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC4882692/
  9. https://www.lllfrance.org/vous-informer/fonds-documentaire/autres-textes-lll/1882-un-sein-ou-les-deux-seins  
  10. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK235589/ Warman et Rasmussen (1983), Young et Rasmussen (1985) et Kliewer et Rasmussen (1987)
  11. https://theses.fr/2020NANT1028
  12. (Lyon, 1983 ; Matheson et Rivrud, 1989 ; Whichelow et King, 1979).
  13. (Cobo, 1973 ; Wagner et Fuchs, 1968)
  14. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC8960332/
  15. https://info-allaitement.org/ressources-en-ligne/que-nous-apprend-lenquete-nationale-perinatale-sur-lallaitement-en-france/

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